Alessandro Iodice

 

A l e s s a n d r o   I o d i c e

Photographe

 

 

« Qui suis-je ?

Venu tardivement à la photographie, après un demi-siècle, bien qu’ayant tout de même shooté quelques pellicules par le passé, je suis passé par quelques différentes professions ou étapes; de militaire à père au foyer en passant par l’équipe de France de parachutisme à professeur de trompette.

Les défis m’ayant souvent guidé, mais pas que, j’ai vraiment aimé, passionnément, tout ce que j’ai fait. C’est lors de la Covid plus un petit souci de santé, que je me suis lancé corps et âme dans cette « nouvelle » activité.

A vrai dire, ce n’est ni comme en musique ni comme en parachutisme où je ressentais un plaisir, une béatitude, une joie… m’envahir.

Cet état transcendantal est assez rare en photographie à vrai dire. Les effets « WOW » en découvrant des photos restent rares !

Mon travail est inné; de l’intérieur vers l’extérieur et de l’extérieur à l’intérieur.

Je ressens plus que je ne réfléchis (en photographie). Pour moi il ne peut y avoir d’acte créateur que dans la création désordonnée visible, présente mais déjà passée. Je ne fais que regarder et transformer, je récupère et recycle un passé en « présent » (cadeau).

En d’autres termes, je ne crée rien (ou presque) qui ne soit déjà créé, visible. 

A part la « chance », je m’inspire beaucoup, et les sources ne tarissent pas, bien au contraire. Depuis tout petit, j’ai admiré le National Geographic, donc je dois sûrement m’en inspirer.

Aimant aussi l’espace négatif, les ombres, silhouettes et les mises au point hasardeuses, imprécises aussi bien que précises, et voir le temps pris au piège dans un espace restreint, je n’ai pas de style sinon celui du moment même; l’action créatrice ou l’action se créant devant moi, laquelle j’essaye de récupérer.

Flou pas flou, ça ne tient qu’à un fil, tel que la frontière entre la vie et la mort.

 C’est quoi la photographie pour moi ?

Est-ce que je veux laisser des traces de mon passage ? Je pense que comme la plupart des personnes, oui.

Mais ces traces doivent avoir un sens, un sens public. Le fait de laisser des traces n’est donc pas une fin mais un moyen de montrer ce que l’on peut voir, ce que tout le monde pourrait voir en regardant, toucher du regard en cherchant la beauté dans chaque chose ou être vivant.

La beauté du partage d’un travail, comme sur Flickr où des milliers d’artistes exposent gratuitement leurs travaux. Le partage du temps passé avec les autres.

La beauté dans le temps qui passe, qui nous laisse espérer, rêver, se recueillir, imaginer ce qui aurait pu. Partir en voyage dans son imagination.

Pourquoi les hommes et femmes des cavernes dessinaient sur les parois ? Je n’en sais rien et personne ne le saura.

Chacun peut interpréter ce qu’il veut du pourquoi je le fais, et ce sera peut-être tout aussi vrai. »